Ahmed Abdallah Mohamed Sambi Ancien Président de l'Union des Comores

Argent de la citoyenneté économique"Sambi aurait détourné 11 millions de dollars, Bashar Kiwan, 16 millions de dollars " selon Farouk Mhadjou.

La plainte contre l’ex-Président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi déposée par le parti de la CRC au tribunal de Moroni et à la cour suprême suscite de nombreuses indignations dans l’entourage de l’ancien Président. Le premier à réagir fut l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Président Sambi, Ahmed Ben Said Djaanfar.

Sur les colonnes du journal Albalad, cet ancien chef de la diplomatie comorienne avait déclaré je cite « La CRC n’a pas des leçons à donner aux comoriens. Ce parti du Colonel Azali a déjà fait ses preuves et son bilan est catastrophique ». Et quelques jours après cette déclaration, ce même ancien chef de la diplomatie comorienne, sur les ondes d’une télévision de la place « CRTV-RIDJA », a indiqué que jamais Sambi ne sera écouté par la justice comorienne sinon il y aurait un « bain de sang ». Ces propos ont, non seulement choqué les comoriens mais aussi seraient poussés et motivés les magistrats de Moroni à prendre cette plainte de la CRC au sérieux et se donneraient les moyens pour faire entendre Sambi.

Après Djaanfar, c’était le tour du Président de l’Assemblée Nationale de s’attaquer au parti de Houmedi Msaidié et Abdou Soefo.

 Selon Hamidou Bourhane, un grand ami et fidèle de Sambi, tout comme l’ancien ministre des Affaires Etrangères, la CRC n’est pas mieux placée pour poursuivre Sambi. Les comoriens n’ont pas encore oublié leur passé. Le Président Sambi est irréprochable, défend Monsieur Hamidou Bourhane.

Les réactions contre la CRC ne s’arrêtent pas là. Dans une interview accordée à Albalad paru ce mercredi, l’ancien vice-Président de Sambi Monsieur Idi Nadhoime a fustigé des critiques sévères aux dirigeants du parti CRC. «Ce n’est pas à Houmédi Msaidié et à Abdou Soefo d’accuser le Président Sambi de détournement de deniers publics » s’étonne Idi Nadhoime. Si ce procès aurait lieu Sambi n’aura pas besoin d’un avocat. Il peut se défendre, s’est rassuré-t-il. Cette déclaration laisse à entendre que Sambi n’a pas commis les actes que lui reproche la CRC.

Il faut noter que l’ancien chef de l’Etat est accusé pour détournement de fonds du projet Habitat (5millions de dollars) et celui de la citoyenneté économique (42 millions de dollars). Sur cette deuxième affaire, selon Farouk Mhadjou, 15 millions de dollars seulement sur les 42 millions de dollars sont parvenus dans les comptes de l’Etat. Les 16 millions de dollars auraient été détournés par l’homme d’affaire Bashar Kiwan. Et Sambi aurait détourné 11 millions de dollars, nous a-t-il précisé. Et Farouk Mhadjou d’ajouter qu’il a les preuves de ces déclarations et qu’il sera prêt à témoigner devant la justice. Toutefois il a eu le soin de préciser qu’il ne parle pas au nom d’un député qu’il est ni d’un militant de la CRC mais plutôt en sa qualité de citoyen.

Dans la foulée Farouk Mhadjou nous a fait savoir que d’autres personnes seraient impliquées dans cette affaire de la citoyenneté économique. Il a cité l’ancien vice-Président de l’Assemblée Nationale (2008) Monsieur Ibrahim Houmedi Sidi. Celui-ci, selon toujours Farouk Mhadjou aurait fait son propre tampon qui portait les écrits du parlement pour pouvoir signer la résolution de l’Assemblée qui justifiait que les députés nationaux ont voté la loi sur la citoyenneté économique.

Cette plainte de la CRC qui vise Sambi, contrairement à ce que certains pensent ne constitue pas une vengeance de ce parti contre l’ancien Rais nous a indiqué Hamada Mmadi Bolero, un des leaders de la CRC. C’est plutôt un test au Président Ikililou qui prétend déclencher une guerre sans merci contre la corruption. Et si vraiment le Président Ikililou veut lutter contre ce mal social qu’il le prouve, nous a indiqué Bolero interrogé sur Facebook.

Selon des sources qui restent à vérifier, le Président Ikililou serait d’accord avec la CRC de poursuivre son père spirituel (Sambi) à la justice. C’est une affaire à suivre.

Ahmed Bacar